Mais où est-ce qu'on s'en va?
May 04, 2023Cet écrit n’a pas de début, pas de fin. Ce n’est pas un pamphlet moralisateur ou une étude sociologique quelconque. Simplement un besoin de partager une réflexion qui va et vient dans mon cerveau comme une partie de ping-pong entre mes deux neurones. Sa seule finalité est de coucher par écrit les mots qui se bousculent dans ma tête. Je ne cherche pas à lancer un débat, mais à verbaliser le fait que chacun voit midi à sa porte.
Dans les magazines, sur les réseaux sociaux, partout où l’œil se pose, on trouve des citations de motivation, des conseils d’experts en bonheur infini, des influenceurs qui nous vendent leur vie de rêve par procuration… Mais quel effet cela peut-il avoir sur nous ? Quoique ce soit bien présomptueux de parler pour toute une population alors je vais parler pour moi. Quel effet cela a-t-il sur moi ? Aucun. Aucun, parce que je ne suis pas les réseaux sociaux. Je fuis le gaspillage de temps virtuel au profit des arts créatifs.
Enfin, depuis hier, je dois dire que la question me rattrape.
Je jasais de tout et de rien avec ma collègue quand j’ai commencé à lui parler de mes inquiétudes face à l’avenir, et j’ai lancé le fameux : « quel monde offrons-nous à nos enfants ? »… Vous savez, la ritournelle habituelle d’un parent qui se soucie de l’avenir de la planète, qui se veut écoresponsable, mais qui ne peut s’empêcher d’acheter en ligne des choses dont elle n’aura que peu d’usages. Et elle m’a répondu quelque chose que je n’avais absolument pas imaginé tant c’était loin de ma préoccupation fondamentale : « Oui, tu as raison! Avec tous les influenceurs qui montrent leur vie parfaite, ça crée un décalage avec la vraie vie de nos jeunes… »
Alors voilà. Je suis là à remettre ma vie en question, à me dire que c’était peut-être une erreur de faire des enfants pour leur imposer un monde où le virage environnemental qu’auraient du prendre leurs grands-parents et leurs propres parents a été un fiasco et qu’ils foncent sans ceinture de sécurité dans le mur du réchauffement climatique et de l’extinction des espèces par la déforestation intensive… En résumé, j’assiste malgré moi à un duel entre Greta Thunberg et Kim Kardashian!
Je me rends compte que je suis passée à côté de l’essentiel. Le pire qui peut leur arriver à nos tout-petits, c’est de voir Barbie et Ken sur une plage à Hawaï projetée sur un fond vert et réaliser à quel point ils sont malheureux.
Mon cœur saigne. Je boycotte le Nutella pour sauver les chimpanzés, je n’achète que rarement du nouveau linge ou je l’achète en friperie. J’utilise des couches-culottes lavables pour limiter le gaspillage et tous ces efforts n’auront pas servi à mes arrière-arrière-petits-enfants.
Si j’ironise c’est qu’en réalité elle me renvoie comme un boomerang la vérité: je suis submergé par une société qui nous veut conso-amateur… Le conso-amateur consomme et aime ça. Et moi aussi j’envie les autres. Je regarde les maisons sur la route pour amener mes enfants à l’école et je me demande s’ils sont plus heureux avec leurs deux chambres de plus dans cette grande maison. Ou si leur voiture électrique dernier cri leur offre satisfaction à la hauteur de chaque dollar investi ? Je me surprends à les envier parce que moi, depuis deux ans, j’ai revendu ma vieille voiture rouillée et je roule en BM-double-pieds, sauf quand ma voisine ou mon mari me dépannent en me prêtant leur véhicule pour aller faire une course. (Merci, merci!!)
Je me demande en fait comment j’arrive à être envieuse de quelque chose dont je n’ai pas besoin.
C’est dans ce tourbillon de pensées, mi-culpabilisatrices, mi-défaitistes que je vous pose ces questions:
- Qu’en pensez-vous?
- Est-ce que chaque petit effort compte vraiment ?
- En faites-vous assez ?
- Que pourriez-vous faire de mieux ou différent à votre échelle ?
- Est-ce que vous avez la sensation de mettre votre énergie à la bonne place ?
- Comment adressez-vous les émotions que cela génère en vous?
-- L'équipe coaching-carrefour.com
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